Contexte et enjeux stratégiques du projet
Dans la banlieue de Dakar les inondations se sont développées durant les trois dernières décennies du fait de plusieurs facteurs : croissance démographique et exode rural entraînant l’occupation spontanée d’anciennes zones semi-humides, fin du pompage des nappes phréatiques pour l’approvisionnement en eau, du fait de leur pollution, fin de l’épisode de la « grande sécheresse sahélienne » des années 70 et retour progressif des précipitations « à la normale ».
Bien que les projections climatiques peinent à converger au niveau local, les phénomènes extrêmes devraient s’intensifier. La question des inondations est montée dans l’agenda politique et les réponses apportées par les pouvoirs publics se sont diversifiées : mesures d’urgences, déguerpissements et/ou recasements des quartiers sinistrés, construction de réseaux d’évacuation, bassins et pompes éventuellement couplée à la restructuration de quartiers informels.
Plus récemment, des projets de « gestion intégrée » allient planification, conception et mise en œuvre d’infrastructures et renforcement des capacités des acteurs publics. Néanmoins les mesures d’appui à l’amélioration et à la reconstruction de l’habitat individuel impacté par les inondations sont rares voire inexistantes au Sénégal. Par ailleurs, les grands projets privilégient la construction d’ouvrages « structurants », peu articulés à des réseaux secondaires/tertiaires et peu intégrés dans le paysage urbain.
Objectifs et contenu du projet
A travers l’amélioration de leur habitat, la sécurisation foncière et l’amélioration du cadre de vie, les habitant.e.s, des quartiers voient leur situation sanitaire et économique s’améliorer. Le « droit à la ville » se voit reconnu et le dialogue est nourri entre les habitant.e.s et les pouvoirs publics. La salubrité et l’image des espaces publics sont améliorées ce qui favorise la réappropriation et le respect des espaces et aménagements. Les acteurs publics locaux et nationaux sont renforcés dans leur connaissance de la problématique des inondations, dans leur capacité de maîtrise d’ouvrages et ils articulent mieux les politiques et services publics mis en œuvre aux différentes échelles.
Objectif général
Produire des références pour améliorer la résilience des quartiers périphériques des villes sénégalaises au risque inondation dans un contexte de variabilité climatique accrue.
Objectifs spécifiques
Résultats attendus
1. La résilience des quartiers inondés de PING au risque d’inondations est améliorée par la mise en place d’innovations techniques, financières, sociales et de gouvernance.
Activités :
2. Les acteurs locaux sont sensibilisés à la culture du risque et ils sont renforcés dans leur capacité de mobilisation et de gestion du risque hydraulique.
Activités :
3. Le processus d’innovation et les enseignements des actions mises en œuvre sont documentés, suivis et analysés tout au long du projet par l’ensemble des parties prenantes dans une démarche de « recherche-action », pour une capitalisation et diffusion au niveau national et international.
Activités :
Les zones cibles sont des quartiers populaires fortement exposés aux risques d’inondations, dans la zone dite « Pikine Irrégulier Nord – Guédiawaye (PING) » (banlieue de Dakar).
Les bénéficiaires du projet sont les habitant.e.s des quartiers cibles (« PING ») ainsi que les maîtres d’ouvrages publics et le secteur privé local (artisans, entreprises de travaux qui apprendront de nouvelles techniques).
Des inondations structurelles à Dakar
Dans la banlieue de Dakar les inondations se sont développées durant les trois dernières décennies du fait de plusieurs facteurs : croissance démographique et exode rural entraînant l’occupation spontanée d’anciennes zones semi-humides ; fin du pompage des nappes phréatiques pour l’approvisionnement en eau, du fait de leur pollution ; fin de l’épisode de la « grande sécheresse sahélienne » des années 70 et retour progressif des précipitations « à la normale ». Bien que les projections climatiques peinent à converger au niveau local, les phénomènes extrêmes devraient s’intensifier. La question des inondations est montée dans l’agenda politique et les réponses apportées par les pouvoirs publics se sont diversifiées : mesures d’urgences, déguerpissements et/ou recasements des quartiers sinistrés, construction de réseaux d’évacuation, bassins et pompes éventuellement couplée à la restructuration de quartiers informels. Plus récemment, des projets de « gestion intégrée » allient planification, conception et mise en œuvre d’infrastructures et renforcement des capacités des acteurs.trices publics. Néanmoins les mesures d’appui à l’amélioration et à la reconstruction de l’habitat individuel impacté par les inondations sont rares voire inexistantes au Sénégal.
Améliorer la résilience des habitant.e.s
Le projet Pikine Irrégulier Nord Guediawaye – Gestion Intégrée des Risques d’Inondation (PING-GIRI), financé par l’Agence Française pour le Développement, va permettre d’améliorer la résilience des quartiers ciblés au risque d’inondation à travers le développement d’un fond de rénovation urbaine pour l’adaptation de l’habitat aux risques d’inondations dont le fonctionnement sera élargi à de petits aménagements publics et de techniques dites « douces », alternatives au « tout tuyau ».
Les zones cibles sont les quartiers populaires fortement exposés aux risques d’inondations. Les bénéficiaires sont les habitant(e)s, les maîtres d’ouvrages publics et le secteur privé local (artisans, entreprises de travaux).
Le projet sera mis en œuvre par le groupement Gret-urbaMonde-urbaSen-Fédération Sénégalaise des Habitants (FSH). La FSH, composée principalement de femmes, est au cœur de l’intervention : elle assure le lien avec les habitant.e.s : choix des bénéficiaires, mobilisation de l’épargne, sensibilisations. Elle est appuyée par l’ONG sénégalaise urbaSen pour les activités de terrain : formation des artisans, suivi des chantiers, régularisation foncière et suivi du fonds. L’association urbaMonde sera en charge de la production de cartographie par drone et du développement d’innovations en matière de TIC et nourrira le processus d’innovation et de capitalisation. Le Gret, chef de file, assurera la coordination générale et animera le processus de capitalisation.
Principaux aspects innovants du projet
Découvrez inondations-dakar.org, une plateforme collaborative développée dans le cadre du projet pour partager des données dans le cadre de la lutte contre les inondations à Dakar.
A lire – : « État, habitants et ONG face aux inondations à Dakar – Expérimenter la co-production urbaine »