Depuis mi-2018, Haïti est aux prises avec une nouvelle crise systémique généralisée. Ces cinq dernières années ont vu s’additionner crise politique, crise de confiance et de légitimité, crise économique, crise sanitaire et crise sécuritaire. Cette dernière se manifeste par la prolifération de bandes armées dans la capitale et dans certaines zones stratégiques en province, de kidnappings, d’exécutions extrajudiciaires et des massacres dans les quartiers précaires et s’accompagne d’une incapacité de la police nationale à enrayer le phénomène.
« Vivre dans un pays non viable» : voilà, depuis bientôt cinq années, le lot quotidien de millions de personnes vivant en Haïti, qui ne pouvant ou ne voulant fuir leur pays, sont contraintes de composer avec un quotidien « la survie», la peur au ventre.
Les jeunes sont parmi les plus touchés par cette crise. Souvent stigmatisés ou exclus, en manque d’ancrage collectif et confrontés à une violence quotidienne, ils et elles peinent à s’intégrer dans la paix au sein d’activités économiques et sociales durables.
Et pourtant, pour qui y regarde de près, lorsque le tissu social et économique parvient à être maintenu a minima, que des initiatives économiques sont soutenues et des possibilités d’intégration créées, les conditions sont alors favorables pour la valorisation d’un quartier.
Aussi, les équipes du projet PAIR cherchent à générer une création régulière d’emplois au travers d’initiatives pérennes d’entreprenariat social, à petite et moyenne échelle, dans les quartiers en précarité et qui s’accompagnent d’activités sportives, culturelles et de médiation locale. Le projet souhaite ainsi revitaliser le tissu social, afin d’avoir l’impact nécessaire à la réduction des pratiques violentes dans des quartiers.
Le projet PAIR s’appuie sur une logique de fonds d’appui afin de stimuler une mise en œuvre pour et par les quartiers. Il s’agit de donner les clés aux acteurs de terrain pour tester et développer de nouvelles dynamiques économiques portées pour et par les jeunes. Cette approche, éprouvée depuis de nombreuses années, privilégie l’autonomie et l’appropriation locale. L’objectif est alors de se positionner en appui aux acteurs locaux en favorisant la coopération entre associations, OSC, entreprises, écoles professionnelles et groupes de jeunes, de ne pas se substituer à leur action mais bien de les encourager, les renforcer dans leurs initiatives économiques, afin d’améliorer l’impact de leur intervention à moyen terme.
Le projet dispose d’un fonds d’appui pour des investissements directs dans les initiatives économiques de 2 millions d’ euros.
Il s’agit d’accompagner les jeunes de la zone métropolitaine de Port-au-Prince dans leur capacité à intégrer, dans la paix, la vie économique et sociale de leur territoire tout en renforçant leur interaction avec les parties prenantes de leurs zones autour de la construction d’un développement socio-économique inclusif.
● 1000 jeunes accompagnés par le projet
● 80% insérés au sein d’une activité socio-économique
● Au moins 50 initiatives soutenues au sein des quartiers
● Au moins un espace de dialogue et de concertation mis en place par zone d’action
● Projet de 4 millions euros sur 36 mois dont la moitié dédiée au fonds d’appui
● Des initiatives économiques identifiées et portées par des acteurs organisés et implantés localement permettent à des jeunes, cibles des groupes violents, d’intégrer dans la paix une activité économique.
● Les jeunes, cibles des groupes violents sont à l’origine de la mise en œuvre d’initiatives économiques et psychosociales, soutenues par les acteurs de leur territoire, permettant de lutter contre l’isolement des jeunes et de les accompagner dans leur choix de développement personnel.
● Le dialogue entre jeunes et acteurs organisés (étatiques et non étatiques) des quartiers touchés par la violence communautaire est dynamisé via la mise en place d’une culture de discussion et une valorisation du dialogue contribuant à la paix et à la cohésion sociale.