Depuis 2015, le Gret accompagne les habitant·e·s de l’île Sainte-Marie, à Madagascar, dans leurs efforts de protection de la biodiversité. Grâce à l’approche par les communs mise en place par l’ONG, la population locale s’est prononcée en 2018 en faveur de la création d’une aire protégée terrestre et marine. Aujourd’hui, le Gret soutient les initiatives locales prises dans ce but au travers de la phase 2 du projet Tsara Kobaby (2022-2025).
Madagascar constitue l’une des zones de biodiversité (également connues sous le nom de hot spots) les plus riches et fragiles au monde. Au cours des vingt dernières années, des engagements politiques forts en matière de conservation de la nature ont été pris par le gouvernement malgache. Ils prévoient notamment la mise en place d’un vaste réseau d’aires protégées, qui garantissent la viabilité des services écosystémiques rendus à la population.
L’île Sainte-Marie abrite 4 200 hectares de forêt humide, une soixantaine d’espèces menacées et des écosystèmes marins remarquables. Lieu de reproduction des baleines à bosse, l’île a été classée comme site prioritaire à protéger par l’État malgache en 2008. Sa biodiversité exceptionnelle est pourtant toujours menacée par la surpêche, la déforestation, l’urbanisation du littoral et le changement climatique.
Cette diversité du vivant est essentielle aux modes de vie des Saint-Mariens. La dégradation des forêts, des mangroves et des récifs coralliens entraîne des risques considérables. La sécurité alimentaire des populations locales est en jeu. Il en va de même pour la cohésion sociale du territoire et la protection de l’île contre les événements climatiques extrêmes.
La dynamique a démarré en 2015, lorsque le Gret a encouragé les habitant·e·s à s’organiser pour préserver les zones côtières de l’île. Deux ans plus tard, la Plateforme de concertation et d’appui au développement durable de l’Ile Sainte Marie (PCADDISM) était créée. Cette association locale a pour mission de préserver les biens communs et de faciliter leur appropriation par la population de l’île. Dès 2018, les Saint-Mariens ont souhaité entamer les démarches pour faire de l’île une aire protégée, afin de garantir sa gestion durable sur le long terme. Le processus administratif a été engagé en 2020 auprès du ministère de l’Environnement et du Développement Durable malgache. Cependant, l’érosion de la biodiversité, ainsi que l’urgence sociale et écologique qu’elle génère exigent de mettre en place des actions immédiates.
En accompagnant une dynamique communautaire, ce projet encourage la réappropriation citoyenne du contrôle des ressources naturelles présentes sur le territoire. A cette fin, la PCADDISM et le Gret accompagnent ensemble les initiatives de la population.
Aujourd’hui, un sentiment d’appropriation des enjeux de gouvernance a émergé au niveau des communautés locales, des pêcheur·euse·s et de la société civile saint-marienne.
Afin de répondre à ces multiples défis, une approche par les communs a été adoptée. Pour le Gret, les communs correspondent à une dynamique : c’est la façon dont un groupe d’individus s’organise pour préserver des biens communs dont ils dépendent. Ici, il s’agit de la biodiversité de l’île. Ainsi, le Gret accompagne depuis 2015 la mobilisation citoyenne qui vise à préserver cette biodiversité et à garantir un accès équitable aux ressources naturelles, tout en valorisant les savoirs écologiques traditionnels. Cette démarche inclut toutes les personnes directement concernées par l’utilisation de ces ressources. Cela permet à chacun et chacune de participer pleinement à la définition des règles d’usage des ressources naturelles et au contrôle de leur mise en œuvre.
Ce projet fait partie du Programme « communs et gouvernances partagées » soutenu par l’AFD. Il est également soutenu par Maison du Monde Foundation.
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