Depuis 2014, le gouvernement du Burkina Faso met en œuvre le projet Filets sociaux « Burkin-Naong-Sa ya » pour lutter contre la pauvreté dans plusieurs régions du pays.
Dans le cadre d’une extension de ce projet à 10 000 ménages pauvres de la ville de Ouagadougou à partir de 2021, le Gret s’est associé à l’ONG ALIMA pour mettre en œuvre des mesures d’accompagnement aux transferts monétaires pilotés par l’État. Il s’agit de fournir aux ménages bénéficiaires des transferts, un accompagnement de qualité en matière de santé et de nutrition, à la fois au niveau des structures de santé et à travers des appuis-conseils de proximité.
Ainsi le Gret, en collaboration avec quatre organisations à base communautaire et des travailleurs sociaux dans les quatre quartiers ciblés, propose des appuis de proximité, individuels et collectifs, en matière de santé et nutrition ainsi qu’en gestion de l’économie familiale. En complément, un dispositif de distribution de coupons permet aux mères bénéficiaires d’enfants de 6 à 23 mois d’accéder à des produits nutritionnels pour leurs enfants (farine infantile locale fortifiée et/ou supplément à base lipidique).
En parallèle, le Gret et toutes les parties prenantes au projet Filets sociaux en milieu urbain se coordonnent étroitement, afin d’optimiser l’impact conjoint des transferts monétaires et des mesures d’accompagnement, et de contribuer aux réflexions stratégiques pour le passage à l’échelle de ce type d’intervention.
L’objectif global du projet Filets Sociaux étendu au milieu urbain est de démontrer que les transferts monétaires couplés à des mesures d’accompagnement en santé materno-infantile et en nutrition permettent d’améliorer la situation des femmes enceintes et des enfants en zone urbaine et périurbaine.
L’objectif des mesures d’accompagnement pilotées par le Gret est de promouvoir le changement de comportement des bénéficiaires en matière de santé et nutrition grâce à une communication personnalisée et adaptée aux besoins de la population urbaine, et de promouvoir une utilisation optimale des transferts monétaires par des activités de conseil sensible au genre sur la gestion du budget familial.
En matière de promotion du changement de comportement : la plateforme innovante de messages personnalisés par SMS, AlloLaafia, a permis de sensibiliser plus de 12 647 abonné·es au service sur des sujets aussi importants que la nutrition, le suivi de la grossesse, la planification familiale mais aussi la santé sexuelle et reproductive des adolescents et jeunes. Par ailleurs, 14 356 visites à domicile ont été réalisées par les animateurs issus des organisations communautaires à l’aide de l’application mobile CommCare, un outil qui permet aux équipes de terrain de recueillir et de suivre les informations des personnes accompagnées en temps réel, même sans connexion Internet, pour mieux organiser et adapter les actions menées.
Un large public a été sensibilisé, avec 3 844 personnes informées sur l’alimentation du nourrisson et du jeune enfant, 1 186 sur le suivi de grossesse, 10 119 sur la planification familiale et 963 s sur la santé sexuelle et reproductive des adolescents et des jeunes. En complément, environ 100 séances de ciné-débats ont été organisées pour renforcer l’éducation communautaire. De plus, trente agents de santé, hommes et femmes, ont été formés au processus de communication en santé, en collaboration avec la Direction de la promotion pour l’éducation à la santé et les Équipes Cadres des districts sanitaires de Sig-Noghin et de Nongr Massom. Dans ces mêmes districts, vingt-et-un relais communautaires engagés ont été formés aux questions d’hygiène, de la vaccination ainsi que sur l’alimentation des nourrissons et des jeunes enfants.
En parallèle et en relation avec les transferts monétaires optimisés, plus de 80 % des ménages accompagnés ont participé à des sessions éducatives sur la gestion du budget familial, la mise en place d’activités génératrices de revenus, l’éducation des enfants et la communication au sein du ménage.
Le renforcement des capacités a également été une priorité. Ainsi, 50 professionnelles et professionnels de l’action sociale issus des Centres d’éducation et de promotion Sociale, des services sociaux des arrondissements de la ville de Ouagadougou, de la Direction provinciale et régionale de l’Action humanitaire du Kadiogo ont été formés sur la protection de l’enfance, la médiation et la gestion des conflits familiaux ainsi que sur les violences basées sur le genre.
Dans le domaine de la supplémentation nutritionnelle, 2 895 enfants âgés de 6 à 23 mois ont reçu des compléments nutritionnels, sous forme de pâtes à base de lipides et de farine infantile locale fortifiée, afin de prévenir la malnutrition et d’améliorer leur état nutritionnel.
Enfin, une cartographie des services sociaux de base a été réalisée, recensant 84 structures. Ce travail permettra une meilleure orientation des familles vers des services essentiels tels que la santé, l’éducation, la sécurité alimentaire et la prise en charge des cas spécifiques.
