25 septembre 2023
Nutrition et santé Madagascar

Soutenir l’allaitement maternel, une pratique nutritionnelle qui contribue à la santé publique

Allaitement maternel, projet Aintsoa à Madagascar

Recommandé par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), l’allaitement maternel, exclusif jusqu’à l’âge de six mois puis accompagné d’une diversification alimentaire jusqu’à deux ans au moins, représente une arme puissante pour préserver la santé du nourrisson. En effet, le lait maternel est riche en anticorps et procure toute l’énergie et les nutriments nécessaires au nourrisson. Il couvre au moins la moitié de ses besoins nutritionnels pendant le second semestre de vie et jusqu’à un tiers de ceux-ci pendant la deuxième année.

Les bienfaits de l’allaitement maternel se manifestent également à long terme. Les enfants allaités au sein obtiennent de meilleurs résultats aux tests d’intelligence et ont moins de risques de surpoids, d’obésité et de diabète. Quant aux femmes qui allaitent, elles bénéficient d’une réduction des risques de cancer du sein et des ovaires.

Fanja RASOAMIADANA, chargée de mission Nutrition et Santé au sein du Gret à Madagascar le martèle : « En encourageant l’allaitement maternel, nous soutenons une pratique nutritionnelle qui contribue à la santé publique, en favorisant l’épanouissement des nourrissons et en préservant la santé de leurs mères. »

Encourager l’allaitement maternel dans une action de prévention de la malnutrition

A Madagascar, le Gret lutte contre la malnutrition infantile depuis les années 1990. En adéquation avec le plan national d’actions multisectorielles pour la nutrition, il met actuellement en œuvre le projet Aintsoa, en collaboration avec l’entreprise sociale malgache Nutri’zaza et avec le soutien de l’Agence française de développement.

Le projet Aintsoa intègre une approche multisectorielle sensible au genre de lutte contre la malnutrition chronique. Ceci, en favorisant la consommation de produits alimentaires adaptés aux femmes et aux enfants, en renforçant la sécurité alimentaire à travers le déploiement d’une stratégie d’agriculture urbaine, en renforçant l’accès aux services sociaux, à l’hygiène et à l’assainissement, tout en améliorant les pratiques recommandées en matière d’alimentation et de santé.

Cette amélioration des connaissances et des pratiques alimentaires passe à travers une campagne de communication multicanale. Par le biais des mass média, de réunions de groupes ludiques, de ciné-débats, ainsi qu’à travers un service de sensibilisation via la téléphonie mobile, des messages sont diffusés sur différentes thématiques liées à la nutrition, dont les maladies non transmissibles, l’hygiène… et bien évidemment, l’allaitement maternel.

Il s’agit d’encourager l’adoption de l’allaitement exclusif au sein, la poursuite de l’allaitement jusqu’au moins deux ans et de mobiliser les pères dans leur rôle de soutien important aux mères allaitantes. Pour passer à un changement de comportement réel, la stratégie appliquée invite à l’identification des barrières à l’adoption des bonnes pratiques, en aidant à trouver des solutions.

Allaitement et travail… C’est possible !

Cette année, la semaine nationale de l’allaitement maternel, célébrée début septembre à Madagascar, a été une opportunité de mettre en avant les meilleures pratiques en matière de soutien à l’allaitement maternel sur le lieu de travail, quel que soit le type de contrat ou le secteur d’activité.

A Madagascar, le droit à l’allaitement pour les mères actives est protégé par le code du travail, leur garantissant un congé de maternité de 14 semaines consécutives, ainsi qu’une heure d’allaitement par jour pendant les 15 premiers mois suivant la naissance de leur enfant. Le Gret soutient l’allaitement maternel et contribue à porter la voix pour que toutes les femmes actives puissent bénéficier de conditions favorables à l’allaitement.

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