La ville de Kinshasa compte plus de 17 millions d’habitants, soit près de 15 % de la population de la République démocratique du Congo. A l’instar de nombreuses villes africaines, la ville évolue rapidement en dehors de tout cadre planifié. Cette situation s’est traduite par une sévère détérioration et une insuffisance des infrastructures urbaines (voiries, électricité, assainissement, gestion des déchets). La croissance rapide de la population de la capitale a pour conséquence une extension de superficie urbaine plus rapide que celle des équipements de base et la multiplication des quartiers anarchiques et précaires aux conséquences désastreuses pour la salubrité publique, la qualité de vie des populations et l’environnement d’une manière générale. L’occupation urbaine anarchique du bassin versant du fleuve Congo et de ses affluents expose les populations des berges aux risques des inondations. C’est notamment le cas dans les quartiers Ndanu, Salongo et Abattoir, où les inondations causées par la rivière de N’djili entrainent chaque année des pertes en vies humaines et des dégâts matériels considérables.
Le projet To Petola (« assainissons ensemble ») vise à « renforcer la résilience urbaine de ces trois quartiers de la capitale, densément peuplés et précaires, particulièrement confrontés aux problèmes chroniques de gestion des déchets solides, aux inondations récurrentes. Les 80 000 habitants sont ainsi exposés à l’insalubrité et à une forte dégradation de leur qualité de vie. Le projet déploie trois grands volets d’action pour répondre à ces défis :
Il s’agit d’une opération pilote initiée par l’Agence française de développement à hauteur de 15M d’euros et la ville de Kinshasa, avec les contributions de l’Union européenne.
Dans ce cadre, le Gret et son partenaire Caritas Congo assurent la maîtrise d’œuvre urbaine et sociale (MOUS) du projet. Leur rôle consiste notamment à faciliter la mise en œuvre des activité, l’intermédiation sociale et l’intégration de la société civile dans le projet. Ils sont également responsables de la structuration sociale des quartiers autour de la gestion du service de précollecte des déchets et de l’entretien des ouvrages de drainage et de réduction des risques. La MOUS est également en charge de la réalisation des petites actions d’aménagement, de construction, de sensibilisation visant à améliorer le réseau de drainage, à lutter et à réduire les risques d’inondation.
Le projet prévoit un accompagnement spécifique des acteurs locaux, incluant la société civile et les travailleurs informels de la filière déchets. Ainsi, en complément et en synergie avec la réalisation des travaux d’aménagement de voirie, de drainage et de mise en place d’une station de pompage au sein des quartiers (par le Gret pour les petites actions rapides et des entreprises pour les travaux structurant de plus grande ampleur), des actions de sensibilisation et de formation auprès de la société civile et des habitant·es sont mises en place pour renforcer la maintenance et l’entretien des infrastructures créées ou réhabilitées, améliorer la précollecte des déchets plastiques, renforcer les dispositifs communautaires d’alerte précoce.