Les écosystèmes côtiers de mangroves représentent des zones stratégiques pour la préservation de la biodiversité et jouent un rôle crucial dans la limitation des effets du changement climatique. Ils sont cependant soumis à de fortes pressions anthropiques. En Guinée, leur superficie a diminué de plus de 30 % depuis le début des années 1980.
Identifié dès 1992 comme site RAMSAR, le paysage des mangroves de Konkouré, situé dans la préfecture de Dubréka, à proximité de Conakry, comprend environ 90000 ha de mangroves, soit un tiers des mangroves littorales de Guinée. Malgré quelques initiatives passées, comme le schéma d’aménagement de la baie de Sangareya financé par l’Union européenne dans les années 1990, peu de mesures concrètes ont été mises en œuvre pour protéger le paysage. Il connait aujourd’hui des pressions diverses, notamment l’exploitation intensive du bois pour le chauffage, les activités de saliculture, de fumage de poisson et d’étuvage du riz.
Le projet “Protection des mangroves de Konkouré” (PROMAK), financé par l’Union europénne a une durée de 48 mois (2025-2028). Sa finalité est de poursuivre et achever le projet de mise en protection du paysage des mangroves de Konkouré. Dans le cadre de la vision Grand-Conakry 2040, le ministère de l’Environnement et du Développement Durable (MEDD) propose en effet la création d’un parc national urbain.
Cette mise en protection, entraînant des restrictions d’usage pour les populations riveraines, particulièrement pour les seg-ments les plus dépendants des res-sources naturelles, constituera l’enjeu central de la concertation territoriale impliquant l’ensemble des parties prenantes.
En dialogue constant avec le MEDD ainsi que l’Office Guinéen des Parcs Nationaux et des Réserves de Faune, et en cohérence avec la politique gouvernementale d’implication des communautés locales dans la gestion et la gouvernance des aires protégées de Guinée, le projet cherchera à créer les conditions d’une gouvernance partagée du paysage des mangroves de Konkouré au service d’une gestion effective de ses ressources conciliant les besoins, propres à une économie verte, de protection du milieu et de développement inclusif.
Trois ONG sont partenaires dans la mise en œuvre de ce projet. Le Gret (chef de file) conduira avec Guinée Écologie les volets consacrés au processus de reconnaissance de l’aire protégée et à la co-construction du cadre de gouvernance. Le volet consacré au modèle de financement durable de l’aire protégée et au développement des filières (existantes et nouvelles) sera copiloté par Eclosio et le Gret.
● Améliorer la conservation du paysage des mangroves de Konkouré
● Améliorer les conditions de vie des populations
● Améliorer la gouvernance territoriale du paysage
● Basse Guinée, Région de Kindia
● Préfecture de Dubréka
● Une dizaine d’études de référence et de diagnostics
● 1 plan d’affaires de l’aire protégée
● 43 Structures Locales de Concertation
● 1 système de surveillance et 16 patrouilles
● 1 Plan d’Aménagement et de Gestion
● 5 Plans de Développement Locaux actualisés
● La reconnaissance légale de l’aire protégée est acquise.
● Les populations riveraines, les services de l’État et les collectivités territoriales sont sensibilisées à la valeur des services écosystémiques de la mangrove.
● La protection et la restauration de la mangrove est effective avec l’implication active des communautés riveraines.
● Les structures locales de concertation et de gestion sont fonctionnelles à l’échelle des villages et des communes.
● Les objectifs et règles de gestion de l’aire protégée sont définis de manière participative et intégrés dans les outils de planification territoriale.
● Des modèles de financement durables sont disponibles.
● Les filières appuyées participent du développement d’une économie verte avec une création de valeur adossée aux services écosystémiques.
● Des initiatives pilotes d’écotourisme et des modèles de financement innovants sont développés.
Vue satellite réalisée par HABA Fassou Vitus / Source : Sentinel-2 – Copernicus