Si le Sénégal a atteint l’objectif du Millénaire pour le développement en matière d’eau potable, il n’en est pas de même pour l’assainissement. En 2017, seulement 40% de la population rurale sénégalaise avait un accès à un assainissement amélioré et 54% des ménages ne disposaient pas de point de lavage des mains à domicile.
Les disparités dans le pays sont importantes et la région de Tambacounda est l’une des zones les plus vulnérables du pays en termes de pauvreté (62% des ménages), d’accès à l’eau, à l’assainissement et à l’hygiène. Le dernier rapport de l’Agence nationale des statistiques le confirme: 15,9% des ménages de la région de Tambacounda pratiquent la défécation à l’air libre contre 8% au niveau national.
Les équipes du Gret interviennent avec leurs partenaires locaux dans la région de Tambacounda depuis 2017 à la faveur du projet ASAP et conduit depuis 2019 le projet ABSA. Le projet Soutoura s’inscrit donc dans la continuité de ces deux projets.
Ces interventions précédentes ont permis de dresser des diagnostics approfondis, d’obtenir d’importants résultats quantitatifs (3 systèmes d’adduction d’eau potable, 2latrines réalisées par des artisans locaux et 1500 kits d’hygiène menstruelle diffusés) et d’affiner les modalités d’intervention. Mais les besoins dans la zone restent immenses, tant en termes d’accès aux infrastructures que de sensibilisation à l’hygiène ou encore de développement économique. C’est à l’ensemble de ces enjeux que le projet entend répondre.
Les femmes et les jeunes, qui constituent les principales cibles de l’intervention, verront en particulier leurs conditions de vie améliorées.
Le projet ABSA qui s’est terminé en 2021 avait pour objectif de réaliser 4 mini-systèmes d’adduction d’eau potable (AEP), avec pompage solaire, au bénéfice de 2personnes et d’améliorer l’accès à l’assainissement de 46 lieux publics (blocs sanitaires) et de 8 250 personnes (latrines familiales), via une approche basée sur le secteur privé local.
Ce projet a coïncidé avec la pandémie de covid-19 ayant pour conséquence une forte augmentation du coût des matières premières. Les moyens de fonctionnement du projet (ressources humaines, frais de bureaux) ont été plus importants du fait de l’allongement de la durée du projet suite aux restrictions sanitaires. De ce fait, seuls trois systèmes AEP ont pu être construits. Par ailleurs, les besoins en matière d’assainissement sont loin d’être satisfaits et la demande est forte.
Avec le projet Soutoura, les équipes du Gret et leurs partenaires souhaitent donc consolider les acquis, compléter et étendre l’intervention.