Le Gret soutient depuis 2012 un périmètre agroforestier périurbain, dont il a accompagné la création, dans la région du Haut-Katanga, en République Démocratique du Congo. L’objectif est de répondre au double enjeu de la lutte contre la déforestation de l’écosystème du miombo et de la sécuritaire alimentaire des populations.
La République démocratique du Congo explore depuis une vingtaine d’années différentes pistes pour répondre conjointement aux objectifs de lutte contre la déforestation et de sécurité alimentaire. La population rurale comme urbaine est très dépendante des ressources forestières pour la satisfaction de ses besoins vivriers. Le Gret est un des acteurs partie prenante de ce processus.
Contrairement au reste du pays, la province du Haut-Katanga se caractérise par une population majoritairement urbaine. Le développement agricole constitue ainsi un enjeu crucial pour l’approvisionnement des centres urbains. Sur des sols peu fertiles, les ménages ruraux pratiquent une agriculture itinérante sur brûlis dépendante de la durée du recru forestier permettant la reconstitution de la fertilité du sol pendant la jachère. Mis à mal par l’extension des emprises urbaines, minières et agro-industrielles, et par la dégradation des écosystèmes, ce type d’agriculture ne permet plus aux paysans de satisfaire leurs besoins. Pour combler leur déficit de revenus, ces derniers mènent en parallèle une activité de production de charbon de bois, plus rentable que l’activité agricole dans un contexte de demande croissante de la part des centres urbains. Ces stratégies familiales dégradent le fragile écosystème de miombo.
L’accompagnement du Gret depuis 2012, structuré autour de deux projets (Afodek puis APHK), a permis la mise en place d’un périmètre agroforestier. Ce dernier est géré depuis 2016 par la Capak, ou Centrale des associations du périmètre Agroforestier de Kipushi, qui est l’association « faîtière » de dix associations réunissant au total 147 exploitants.
Désormais dans une position d’appui-conseil de la CAPAK et des associations, le Gret a inscrit son accompagnement en matière de gouvernance et de gestion dans une approche par les communs.
Pour le Gret, les communs correspondent à une dynamique : c’est la façon dont les individus qui dépendent d’une ressource ou d’un service s’organisent collectivement pour la préserver. Ici il s’agit du périmètre agroforestier.
En aidant les parties concernées à prendre conscience de cette dynamique, l’approche par les communs offre un cadre de discussion propice à l’engagement d’une dynamique d’apprentissage collectif sur la gouvernance et la gestion du périmètre. Cette approche ouvre aussi la voie à la reconnaissance du périmètre comme « commun » par les parties prenantes externes. Cela doit améliorer son environnement institutionnel et la promotion de ce mode de gestion des terres.
Le projet ambitionne en effet de répondre à un objectif de réduction de la déforestation au titre de de la lutte contre le changement climatique en offrant une alternative à l’exploitation des forêts naturelles pour la satisfaction des besoins énergétiques des ménages.
L’objectif est également de répondre à la difficulté des ménages à générer des revenus décents via les systèmes de production agricoles dominants en abattis-brûlis. Cela passe notamment par l’association de cultures alimentaires et plantations d’acacia à des fins de production de charbon de bois (source de revenus), ces dernières améliorant dans le même temps la fertilité des sols. En raison de la proximité de la ville de Lubumbashi (2 millions d’habitants), l’enjeu est aussi de développer une offre de produits maraîchers à partir du périmètre.
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