10 novembre 2022
Ressources naturelles Changement climatique Togo

Togo : des communes engagées pour le climat

Actualité

La COP 27 qui a débuté cette semaine se veut et doit être une COP de l’action, en réponse à une urgence climatique de plus en plus criante. Les dernières publications du PNUE sur l’écart entre les besoins et la réponse actuelle en matière de réduction des émissions et d’adaptation révèlent, à nouveau, que le compte n’y est pas.

Une COP de l’action, doit permettre de passer des réflexions et de la mise en place de mécanismes globaux à une action locale. Les conséquences du changement climatique dépendent en effet fortement du contexte local et 70 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre proviennent des villes. L’action climatique doit donc être engagée, co-construite avec les parties prenantes, adaptée aux enjeux socio-économiques, à une échelle fine, locale, territoriale. Youba Sokona, vice-président du GIEC, l’a rappelé : « Les villes doivent devenir des acteurs majeurs du climat ».

Des maires engagés pour le climat et l’accès à l’énergie durable

Au Togo, 73 communes se sont engagées volontairement, à ce jour, dans la Convention des Maires pour l’Afrique subsaharienne (CoMSSA)*. Les maires signataires de cette convention s’engagent à réaliser un Plan d’action pour l’accès à l’énergie durable et le climat. Le Gret et l’ONG Togolaise PAD.IE accompagnent ce réseau depuis 2021, à travers l’organisation de séquences collectives de formation, de capitalisation des démarches, de visite des projets concrets sur le terrain. Avec une approche progressive : cadrage de la démarche, pertinence des diagnostics, co-construction d’actions locales. Les mairies ont ainsi pu s’approprier les grandes étapes de la démarche de planification de l’action climatique que sont l’adaptation aux impacts, l’atténuation des émissions et l’accès à une énergie durable.

Du 20 au 22 septembre, un atelier de clôture, organisé avec PADIE, Espelia et le Fonds mondial de développement des villes a permis d’approfondir la question des opportunités de financement et de partenariats, en présence de partenaires techniques et financiers et des autorités nationales.

À l’issue de ce processus, il est apparu évident que le changement climatique était une urgence pour les localités togolaises et que les maires étaient prêts à s’engager. Le nombre de signataires, la multitude des besoins exprimés et la pluralité des actions proposées en attestent.

La société civile, acteur incontournable d’une action climatique locale

Un tel engagement exige un accompagnement de long terme, pour co-construire des plans d’action qui prennent en compte les enjeux socio-économiques locaux mais aussi pour les mettre en œuvre, les suivre et les évaluer. La société civile a un rôle à jouer dans cette localisation de l’action climatique. Elle peut enrichir les processus participatifs, accompagner les montées en compétences, confronter les démarches, monter des partenariats, contribuer à la mise en place des actions sur le terrain dans des domaines variés : énergie, déchets, agriculture, engagements et emploi des jeunes…

Des financements encore insuffisants

Cet engagement nécessite également des financements adaptés aux réalités des besoins et capacités des communes et des acteurs locaux, pour les processus de planification et la mise en œuvre d’actions climat sur le terrain. Aujourd’hui, le gap est encore immense entre les milliards de dollars promis aux COP et la réalité des financements mobilisables par les communes et les acteurs locaux, au premier front de l’action climatique. La société civile peut également jouer un rôle dans la facilitation de cet accès.

Une COP de l’action réussie devra donc, pour une fois, « agir au global » et « penser local ».

* La Convention des Maires pour l’Afrique subsaharienne (CoMSSA) est financée par l’Union européenne et accompagnée au Togo par Expertise France.

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