24 avril 2025
Gouvernance foncière Mauritanie

Améliorer le quotidien des habitant·e·s du Hodh Ech Chargui en Mauritanie

Améliorer le quotidien des habitant·e·s du Hodh Ech Chargui en Mauritanie

Dans la région du Hodh Ech Chargui, région vaste et aride située à l’extrême est de la Mauritanie à la frontière malienne, les populations font face à une insécurité alimentaire chronique et à des difficultés d’accès aux services de base. La pauvreté y est marquante et la situation s’est aggravée ces dernières années avec l’arrivée massive de réfugiés et de personnes déplacées fuyant les conflits en cours au Mali. Pour contribuer à répondre à ces enjeux, le Projet Khaïma (2023-2028), piloté par le Gret en partenariat avec deux ONG mauritaniennes, Ecodev et Tenmiya, œuvre à l’amélioration des conditions de vie des populations agro-pastorales en s’appuyant sur une approche participative.

La Khaïma, un lieu de vie, de transmission et de résilience

Le nom du projet fait référence à la tente traditionnelle adaptée aux conditions de vie sahéliennes et utilisée traditionnellement par les populations nomades. La khaïma porte en elle un ensemble de significations symboliques et valeurs fortes. Elle est l’espace privilégié de l’hospitalité et de la solidarité mais aussi un symbole lié aux femmes et à l’artisanat. En somme, la Khaïma, lieu de vie, de transmission et de résilience, reflète parfaitement l’esprit du projet, qui repose sur l’implication des populations et la mise en place de solutions adaptées et durables.

Des diagnostics participatifs pour répondre aux besoins réels des communautés

49 infrastructures sociales, hydrauliques, agricoles et pastorales à réaliser au cours de la deuxième phase du projet ont été identifiées à l’issue de diagnostics villageois conduits dans 35 villages des Moughtaas de Timbédra et Djigueni. Ils se sont déroulés de manière participative en intégrant les perspectives de toutes les couches sociales de la population et celle des services techniques et autorités concernées. En procédant ainsi, les équipes du projet se sont assurées que les réponses à apporter allaient refléter les besoins réels et les aspirations des communautés locales, en synergie avec les actions portées par l’Etat et par les autres intervenants (ONG), renforçant ainsi la pertinence et la durabilité des interventions.

La mise en place d’équipements pour développer l’économie de la zone

Dans la région, les principales activités économiques sont l’agriculture et l’élevage, mais l’accès à l’eau potable est une préoccupation majeure car il est primordial à ces deux secteurs. De nombreux villages ne disposent que de puits peu productifs ou chargés en sel, obligeant les habitant·e·s à parcourir chaque jour plusieurs kilomètres pour s’approvisionner. Les infrastructures de santé sont souvent sous-équipées et saturées, le personnel peu qualifié, ce qui amène les patient·e·s à se rendre dans des centres de soins plus éloignés, en milieu urbain, notamment. Le système scolaire souffre d’un manque de moyens. Les classes sont surchargées et souvent multigrades, le mobilier absent, les infrastructures en mauvais état. Quant aux opportunités économiques, elles restent limitées, notamment pour les jeunes villageois et les femmes, freinant leur insertion professionnelle et leur autonomie financière.

Face à ces constats, la seconde phase du projet Khaïma, va s’atteler à la mise en place des équipements de base, aptes à développer l’économie de la zone. Ainsi plusieurs forages et systèmes d’adduction d’eau potable vont être construits afin d’améliorer l’accès à l’eau pour les usages domestiques et productifs. Des digues qui favorisaient la retenue des eaux de ruissèlement et la recharge des nappes souterraines vont être réhabilitées. Plusieurs postes de santé vont être réhabilités également. Dans le domaine de l’éducation, sept écoles vont être rénovées et équipées afin d’assurer de meilleures conditions d’apprentissage aux enfants. L’agropastoralisme est également soutenu avec l’aménagement de périmètres maraichers et un accompagnement technique pour favoriser la structuration des filières locales. La santé du bétail est cruciale pour les éleveurs de la région ; ainsi, des parcs de vaccination vont être installés.

Contribuer à la cohésion sociale

Au-delà des infrastructures, la formation et l’insertion professionnelle sont des axes clés du projet. L’accompagnement des jeunes et des femmes vers des activités leur amenant un revenu est essentiel pour renforcer la résilience économique des ménages. Celui-ci se déroulera grâce aux formations organisées autour des secteurs de l’agriculture, de l’élevage, mais aussi de la transformation alimentaire et de l’artisanat. Enfin, le projet contribue à la cohésion sociale et la prévention des conflits, avec la mise en place des mécanismes locaux de régulation et de prévention. Il vise à renforcer les interactions entre les communautés et les autorités locales, en favorisant un environnement de dialogue et de coopération. Grâce à des dispositifs adaptés, le projet cherche à anticiper les tensions et à promouvoir une gestion pacifique des différends.

Ce projet est financé par la Fondation Facilité Sahel.

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