L’élevage occupe une place fondamentale dans les pays d’Afrique de l’Ouest, avec un effectif régional de bovins estimé à plus de 65 millions de têtes, plus de 200 millions d’ovins et caprins, et 2,6 millions de camelins. Faisant vivre plusieurs millions d’exploitations familiales, le cheptel représente pour toute ces familles un capital, une activité génératrice de revenus, une source d’épargne, mais aussi de résilience face aux crises, ainsi qu’un référent culturel fort. Le Sénégal occupe une place un peu à part dans ce paysage. Loin d’être comparable aux grands pays pastoraux en termes d’effectifs, l’élevage génère tout de même 35 % de la valeur ajoutée du secteur agricole (MEPA, 2013) et 7,5 % du PIB national. A côté de la grande zone pastorale du Ferlo, il contribue aussi fortement dans tout le pays au dynamisme agricole et au développement de pratiques agro-écologiques à travers l’intégration agriculture-élevage.
Les estimations du ministère de l’Elevage situent les effectifs à 3,4 millions de bovins et 6,2 millions d’ovins en 2014, auxquels s’ajoutent les échanges transfrontaliers avec les pays voisins (Mali, Mauritanie) pour alimenter les marchés urbains sénégalais. La demande continue d’augmenter plus rapidement que l’offre, et le mouvement semble s’accélérer depuis le début des années 2000 (notamment pour les moutons de la Tabaski). Pour soutenir le développement de l’élevage, le gouvernement met en place de nombreux dispositifs, qui ont été réaffirmés à travers le Plan Sénégal Emergent, dont le premier pilier vise la transformation de l’agriculture au sens large. Ces efforts sont salués mais sont jugés insuffisants par les éleveurs, qui souhaiteraient que les financements soient davantage orientés vers les besoins des exploitations agropastorales. Il est notamment proposé de :