Dans le cadre de son programme de prévention de la malnutrition, le Gret développe à Madagascar des formules de produits fortifiés destinés aux tout-petits, ainsi qu’une gamme adaptée aux besoins des adultes. La lutte contre la malnutrition doit aller de pair avec un système alimentaire solide, permettant une offre variée d’aliments de qualité et accessible à toutes et tous. Pour renforcer ce système, plusieurs entreprises malgaches contribuent à la production et à la distribution d’aliments fortifiés développés dans le but de prévenir les carences en micronutriments de la population, et en particulier des plus vulnérables.
Produire des aliments enrichis en nutriments essentiels tout en maintenant un modèle économique viable est un défi de taille. Certaines entreprises malgaches, comme TAF ou La Chocolaterie Robert, ont décidé de le relever. Elles s’associent à des projets de nutrition en fabriquant localement des produits fortifiés – notamment la Koba Aina, une farine infantile fortifiée en complément du lait maternel, ou encore le Moosli et la barre Pôbary Aina, des goûters fortifiés à destination des enfants d’âge préscolaire et scolaire. Ces produits sont à la fois adaptés aux besoins nutritionnels des jeunes enfants et accessibles financièrement.
« Engagés dans la lutte contre la malnutrition infantile et soucieux du développement de la petite enfance, nous sommes fiers de participer à la croissance économique de la Grande Île et d’œuvrer pour la sécurité alimentaire et nutritionnelle et le droit à l’alimentation en produisant la Koba Aina et la Koba Aina Flash », indique la Direction Générale de TAF.
Ce type de collaboration, renforce les capacités de production nationales et favorise également une meilleure accessibilité des aliments fortifiés.
De l’idée à l’assiette : un processus rigoureux pour la conception d’aliments fortifiés
En amont de la conception d’un produit fortifié, il est essentiel de déterminer les besoins nutritionnels de la population cible. Afin d’identifier l’aliment à fortifier ainsi que les nutriments à ajouter au produit, l’identification des habitudes alimentaires des populations est une étape incontournable.
« Le vrai challenge dans le développement d’un produit fortifié est d’identifier l’aliment idéal qui alliera qualité nutritionnelle et organoleptique, acceptabilité et accessibilité, et de mettre en place un système qui puisse garantir la qualité du produit dans la durée », explique Alisoa Randrianarivo, responsable Agroalimentaire au Gret.
Une fois la recette conçue, des tests en laboratoire permettent d’ajuster les dosages et les techniques de transformation. Mais l’étape la plus complexe reste souvent la mise à l’échelle industrielle.
Pour Dina Andrianantenaina, Responsable Qualité chez Nutrizaza, « la véritable innovation ne réside pas seulement dans la création d’un modèle, mais dans la capacité à le reproduire à grande échelle tout en maintenant la qualité et l’efficacité. L’’adaptation est cruciale pour réussir la mise à l’échelle. »
Avant la mise sur le marché, le produit est testé auprès des consommateurs et consommatrices pour s’assurer qu’il est bien accepté en termes de goût, de texture et d’usage. Chaque détail compte : la qualité des ingrédients reçus, la précision des paramètres de production ou encore le type d’emballage. Dans cette optique, des recherches sont actuellement menées pour des emballages plus respectueux de l’environnement pour les farines fortifiées, permettant aussi de bien conserver le produit.
Mettre en place un système de qualité solide
Afin de garantir l’efficacité et la sécurité des aliments fortifiés, un système de management de la qualité est mis en œuvre à chaque étape de la production. Ce système repose sur plusieurs piliers, et notamment le choix des matières premières, la professionnalisation des employés, mais surtout la conformité aux recommandations internationales et aux normes nationales, et en particulier la norme NMG 191-1/2023 qui encadre les farines infantiles fortifiées à Madagascar.