14 décembre 2022
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3 questions à… Prémila Masse, nouvelle responsable du département Alimentation et Économie rurale du Gret  

Actualité

Prémila Masse, agronome de formation, travaille au Gret depuis bientôt dix ans. D’abord assistante technique puis cheffe de projet sur un programme de développement rural au Myanmar, elle a ensuite continué son activité de responsable de projets avant de reprendre la direction du département Alimentation et Économie rurale (ALER) en octobre 2022.  

Quels sont les enjeux actuels pour les équipes de votre département ? 

Les équipes sont actives dans une dizaine de pays en Afrique de l’Ouest, Asie du Sud-Est, Haïti et Madagascar. Malgré la diversité des situations, la question de la sécurité alimentaire et nutritionnelle revient aujourd’hui partout sur le devant de la scène, dans un contexte incertain marqué par la pandémie de Covid-19, les impacts du changement climatique sur les productions agricoles et les risques d’approvisionnement liés à la guerre en Ukraine. Pour y répondre, le Gret continue de promouvoir et d’accompagner le développement agricole des territoires en fondant son approche sur une agriculture familiale et paysanne et des filières agricoles inclusives et durables. Nous devons aussi faire face à une instabilité croissante avec la multiplication des crises sécuritaires et politiques dans de nombreux pays qui nous obligent à revoir et adapter constamment nos modes d’action pour continuer à soutenir les populations vulnérables. L’accès à la terre et aux ressources naturelles dans ces contextes devient un enjeu fort pour nos équipes, tant pour apaiser les tensions et les violences que pour les prévenir.

Quelle sera la priorité de votre mandat de responsable de département au Gret ? 

Il me semble important de (re)créer du lien et des collaborations au sein de l’équipe et au sein du Gret pour sortir de nos silos thématiques et géographiques habituels. Cela permet d’améliorer notre fonctionnement interne en favorisant les échanges et l’enrichissement mutuel mais aussi de mieux répondre aux défis actuels du développement avec une approche plus systémique, multi-sectorielle et internationale. C’est un travail déjà initié depuis plusieurs années avec un rapprochement des équipes internationales ou le développement de thématiques multi-départements, comme par exemple sur les questions d’agriculture et de nutrition, d’agriculture urbaine, ou sur l’approche One Health sur laquelle plusieurs équipes thématiques se rejoignent et travaillent en collaboration. Cela passe aussi par l’appui à la mobilité internationale des salarié·e·s du Gret qui favorise les échanges de compétences entre les différents pays d’intervention de l’ONG.  

Quelles sont, selon vous, les spécificités du Gret dans le monde du développement et de la solidarité internationale ?

Le Gret s’est forgé en favorisant l’action collective et concertée à travers de nombreux partenariats, tant avec des organisations locales de la société civile, qu’avec le monde de la recherche et les ONG internationales. À l’échelle de notre département, cela se traduit aussi par l’implication dans des réseaux de plaidoyer comme la Commission Agriculture et Alimentation (C2A) de Coordination Sud, ou dans des collectifs techniques comme le Groupe de travail sur la transition agroécologique (GTAE).

Dans cette dynamique, l’un des chantiers majeurs des prochaines années sera de concevoir et mettre en œuvre le rapprochement partenarial amorcé avec AVSF, une ONG sœur avec qui nous avons déjà de nombreuses collaborations. L’enjeu principal sera de s’assurer que les réflexions sur ce rapprochement soient aussi transparentes et inclusives que possible pour nos équipes et que la voix du Gret continue de se faire entendre dans toute sa singularité et son originalité dans le monde du développement.  

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